Avec la passion amoureuse, l'adultère, Maria Pourchet a choisi un sujet bien classique mais elle magnifie ici cette histoire de Madame Bovary contemporaine par son ton mordant, sa plume d'une incroyable vivacité, ses expressions souvent assassines qui font mouche et sa façon de tout décortiquer dans le détail. Elle dissèque toutes les étapes de la passion amoureuse dans une alternance des voix de Laure et de Clément qui exposent à tour de rôle leur point de vue.
Un style très vif, saccadé, virevoltant pour tirer sur tout, la famille, les mères qui, même mortes dans le cas de Laure, continuent de peser sur leurs enfants à coup de phrases moralisatrices et culpabilisantes, "Les vérités c'est ta mère, ce qu'elle est : morte, obsédante et bavarde". Notre époque, le monde de la finance sont dépeints avec un cynisme féroce très drôle, le personnage de Véra, la fille aînée de Laure est truculent, celui de Clément bouleversant, le contexte ultra contemporain du covid est subtilement esquissé au détour de quelques phrases. La narration et la construction déstabilisent parfois mais elles font toute l'originalité et la force de ce roman.
De l'humour, une écriture au scalpel pour raconter une tragédie qui se termine de façon complètement inattendue. Un roman qui décoiffe. Un titre subtilement bien choisi. Un vrai bonheur de lecture. J'ai découvert Maria Pourchet avec "Toutes les femmes sauf une" et " Les impatients" que j'avais aimés pour leur ton mais il me semble qu'avec ce nouveau roman elle a franchi un cap.
J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi !
Un roman sur lequel nous sommes en phase ! il a le mérite de sortir du lot en cette rentrée pourtant bien intéressante .
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