Ca commence ainsi : l'annonce d'une naissance, en France, dans les années 1960. Une petite fille voit le jour, en pleine santé, et pourtant sa venue au monde, déjà, déçoit. Laurence, personnage central du roman est en effet — non pas un garçon comme le souhaitait son père — mais une fille. Il lui faudra une vie et toutes les expériences d'une existence de femme pour comprendre en quoi ce statut biologique, de l'avis de sa propre famille, est une malédiction... et tenter de s'en affranchir.
C'est un roman complet, qui dit la difficulté d'avoir à soi une identité heureuse lorsque l'on est éduquée dans le dégoût de son propre [modéré] et qui rappelle aussi le rôle que joue le langage dans l'apprentissage de la supposée infériorité ou supériorité de l'autre.
Un texte qui aborde des sujets aussi divers que la matrescence, le deuil, le couple, les violences obstétricales et psychologiques, l'avortement, l'inceste, le désir, la féminité, et la transmission. On y voit notre héroïne lutter à tout âge entre des injonctions paradoxales, cherchant à déterminer en quoi son chromosome XX et l’éducation qu’elle a reçue la déterminent contre son gré à jouer le si triste rôle que la société assigne parfois aux femmes, tout en essayant de défendre son droit au bonheur et sa liberté de choix.
Si les chapitres s'enchaînent laissant le lecteur tremblant d'indignation, la fin est solaire et le voit davantage apaisé. Il se trouve dans ce titre un panel d'émotions à faire pâlir d'envie un arc-en-ciel, et une écriture aux mots parfaitement pesés.
Le destin d'une femme d'hier et d'aujourd'hui, somptueusement raconté. ♥
https://www.cultura.com/fille-9782072734007.html
Une famille où on cache les histoires de mains baladeuses surtout si c'est l'oncle le cochon. Une famille où le père médecin, est un patriarche, un grossier personnage qui ne connaît rien à l'enfant ni à la femme et leur colle des étiquettes. Une famille où la mère est une Bécassine, sans bouche.
Ce livre est le témoignage de ce que vivent ou ont vécu de trop nombreuses femmes partout dans le monde et en France également.
Nous suivons la vie d'une fille, Laurence, dès sa naissance. Et la vie n'est pas tendre pour elle.
@spitfire89 Une lecture mitigée, la première partie m'a un peu agacée mais la seconde, j'ai beaucoup aimé sur la maternité et le lien entre une mère et son enfant.
@clo73, Camille Laurens, à volontairement choisi se père si méprisant pour accentuer les sentiments que l'on peut ressentir à la lecture. L'auteure nous montre qu'être une fille à l'époque mais aussi à notre époque est toujours difficiles même si les inégalité se réduisent. On y retrouve aussi la solidarité des femmes entre génération puisque la mère de Laurence est aussi épaulé par la grand-mére.