Revivre Shakespeare et mourir.
Suite à un licenciement abusif en pleine préparation de la "Tempête", Félix Philipps, Directeur artistique du festival de Makeshiweg (Canada), ré écrit sa vie dans une nouvelle identité.
Il s'exile dans une cabane en pleine forêt avec peu de bagages, d'amers souvenirs et pour seule compagnie le fantôme de sa fille Miranda morte très, trop jeune. Il est le seul à la voir, à la comprendre. Elle l'accompagne, silencieuse, dans son exil.
Une opportunité le remettra en selle, sous couvert de son pseudonyme, comme professeur de théâtre dans une prison.
Les pièces de Shakespeare seront une respiration pour ces hommes enfermés pour divers crimes et délits. Ce ne sont pas des tendres mais Félix sait les approcher, les apprivoiser. Ensembles ils contribueront au succès du programme. Ce qui attirera les traîtres d'hier, politiciens d'aujourd'hui l'ayant envoyé dans l'oubli.
Une aubaine. Félix y trouve l'impulsion pour remonter sa tempête inachevée et redonner vie à sa chère Miranda.
Graine de sorcière est le tissage méticuleux d'une vengeance froide, calculée, patiente; l'histoire d'une survie face à l'absence et l'abandon. Mais aussi l'amitié malgré les frontières sociales, l'engagement, la résistance.
C'est aussi une très belle interprétation de l'esprit de Shakespeare, une vision moderne de la pièce à travers l'obsession d'un homme meurtri.
Deux questions en suspens ... dans la trame dramatico-politique de la pièce mélée à l'histoire, où est la prison et qui est vraiment la graine de sorcière ?