Le Continent de Raphaëlle Riol

‎12-04-2021 10:53

Le Continent de Raphaëlle Riol

Le Continent ⭐️⭐️⭐️⭐️

 

 Raphaëlle Riol

 

 

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 Travailler dans une médiathèque, un haut-lieu de la culture, entourée de livres et de personnes qui ne pensent qu’à en parler…Un rêve ? Eh bien pas toujours, car pour Inès, l’arrivée d’un chef un peu trop imbu de management fait de sa vie professionnelle un cauchemar,  et une torture au quotidien avec tous les symptômes physiques qui découlent de la souffrance au travail, et pour finir un craquage avec passage à l’acte. Il n’y a plus d’alternative : quitter ce lieu d’aliénation pour se réfugier hors du continent. Dans une île de beauté…

 

Elle y retrouve une amie, mariée et mère de famille, mais l’éloignement ne suffit pas pour balayer d’un revers de la main les conséquences de ce qui lui est arrivé.  Il faut du temps, pour se reconstruire et une focalisation sur d’autres sujets de réflexion. Comme la situation de couple de son amie, et l'effet bienfaisant d'un environnement sur cette île qui, bien que jamais nommée est clairement identifiable.

 

Un livre qui parle de livres, mais pas tant que ça. Et curieusement pendant la période d’isolement et de mise à distance, les livres ne sont pas une bouée de secours : elle les oublie, et ceux qu’elle pense atteindre pour se les approprier s’envolent littéralement en poussière…

 

Heureusement le destin se fera plus clément et permettra de repartir sur d’autres bases plus saines, 

 

C’est agréable à lire, mais la superposition des deux intrigues m’a donné la sensation d’inachèvement du sujet central. 

 

 
Citations
 

La culture collective du vainqueur me rattraperait. Elle me prendrait au col et m’humilierait lentement. Je n'avais pas de nerfs ou j'en jouais trop. Des cordes usées désaccordées, mes nerfs… « Des cons, il y en a partout, alors faudra bien qu'elle s'y fasse, elle ne supporte pas grand-chose. »

 

*

 

Les écrivains sont au monde pour fleurir les bords des gouffres. Par leur chamarrure déposée, certains balisent  les failles, d'autres les dissimulent. Ce n'est pas parce qu'on prévient qu'on empêche la chute ni qu’on dissimule pour précipiter. Mais il est toujours plus sympathique de tourner autour du vide les sens à l'affût. Voilà pourquoi je ne pourrais survivre sans la littérature.

 

*

 

Qui aurait pu me faire subir une telle subordination ? Et comment ? Me faire autant incliner le front, opiner du chef amèrement, ravaler, ramper. Supporter les remarques blessantes, les humiliations, les mails pendant les vacances ou le dimanche après-midi. Les compétences comité de pilotage appel à projets suivi de projet bilan des actions menées fiche de bilan répartition des moyens. Cette bouillie infâme de mots sans histoire ni passé qui puent la mort de l’esprit, ceux qui font vomir et qui remontent jusqu'à la glotte en brûlant l’oesophage.

 

*

 

Certains textes sont des enclos peuplés de statues. Les ombres qui s'en échappent ne ressemblent en rien à leur captives de pierre. Mouvantes, fuyantes, difformes. Des nuages dans le vent de l'existence. Incertains, toujours plus équivoques.

 

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