01-10-2020 23:49 - modifié 02-10-2020 10:22
C'est un ouvrage inclassable que ce livre à l'accent provençal prononcé et assumé se présente à nous, un roman du terroir littéraire, une sorte de "pagnolade" jubilatoire généreuse et œcuménique. On pourrait parler d'ovni tant ce livre regorge de différentes tonalités d'écriture.
Il y a d'abord cette tranche de vie racontée par le narrateur au début de roman. Cette rencontre fortuite avec son voisin au moment où ils découvrent tous deux des amphores gallo romaines dans un jardin. Voilà nos deux acolytes associés comme des malfaiteurs sont en train de réaliser des fouilles archéologiques illégales alors qu'ils auraient du les déclarer. Qu'à cela ne tienne, nos deux pieds nickelés creusent sans s'inquiéter outre mesure de leur forfait, accompagné d'un chat facétieux nommé le Hussard, parce qu'il a le bout de ses quatre pattes toutes noires comme s'il était chaussé de bottes. Et puis au milieu des fouilles il y a une source aux vertus curatives…
Et puis il a tous ces récits qui encadrent l'intrigue, des contes, des légendes qui façonnent toute une mythologie locale pittoresque, la figure d'Hannibal se dresse, Henri Bosco, Marcel Pagnol ou encore Jean Giono sont convoqués. Sans tomber dans les clichés propres à la région nous avons tous les ingrédients qui sonnent à l'oreille du lecteur, le soleil, les routes escarpées du bas du Luberon, etc.
On lit ce livre avec un malin plaisir de découvrir la vie d'humbles gens, hospitaliers, sympathiques. Une comédie humaine chaleureuse et savoureuse. Olivier Mak-Bouchard adopte le ton juste pour développer une intrigue du quotidien et nous donne à lire entre les lignes.
Une très belle surprise à découvrir et à offrir les yeux fermés.
Livre à retrouver sur notre site : https://www.cultura.com/le-dit-du-mistral-9782370552396.html
05-12-2020
13:02
- dernière modification
16-12-2020
13:53
par
laurene-cultura
Le Luberon n’est pas une région comme les autres. Ici les habitants ont su faire le mélange des légendes d’autrefois et de la religion d’aujourd’hui. S’ils sont attachés aux traditions chrétiennes, ils croient aussi aux druides et aux sorcières dont les présages rythment leur vie.
Ainsi lorsque le Mistral, l’enfant capricieux de Vintur le Dieu des montagnes, souffle au pied du Mont Ventoux, les Albiques montent à son sommet pour tenter de l’endormir en lui racontant des histoires soufflées par un antique instrument de musique.
Dans cette Provence qui parle encore le patois, sous le soleil écrasant de l’été et dans la lumière éblouissante du Midi, un orage met au jour des fragments de poteries anciennes.
Le narrateur et son vieux voisin, deux enfants du Pays, se lancent dans une secrète fouille archéologique qui va raviver les légendes d’autrefois.
Leur découverte va s’avérer fabuleuse et changera à jamais la vie de ces deux familles provençales.
La première partie du livre, faite de fouilles et de révélations, est passionnante. Je n’ai pu la quitter une seconde tant j’étais suspendue à l’apparition de chaque nouvelle découverte.
La seconde partie, où se mêlent les rêves et les croyances, est enivrante. Elle m’a replongée dans les Contes et Légendes qu’enfant j’affectionnais tant.
Il faut se laisser porter par les histoires d’autrefois pour pénétrer dans le monde d’Olivier MAK-BOUCHARD. Tout y est mélange de vrais événements et de légendes et on ne sait jamais où se trouve la frontière entre le réel et l’imaginaire.
Le Dit du Mistral est un très beau roman qui bouscule nos habitudes de lecteur et nous laisse un sentiment de plénitude.
Un roman pour les adultes qui ont gardé une âme d’enfant.
Talents 2020 : Cultura présente ses révélations de l'année !
16-12-2020
12:15
- dernière modification
16-12-2020
13:55
par
laurene-cultura
le 16-12-2020 13:57
Bonjour @laureleenette et @IsaPouteau ! Merci pour ces coups de cœur ! Il existe déjà un avis sur le forum à propos de ce livre. Je me permets donc de déplacer les vôtres sous celui déjà existant afin que les lecteurs puissent profiter de vos trois avis. A très vite
il y a 3 semaines
Bonjour la communauté,
je partage à mon tour mon retour sur Le dit du Mistral :
Olivier Mak-Bouchard offre dans ce premier roman une découverte des légendes provençales autour de ce vent capricieux, de ce vent enfant qu’est le Mistral. Le récit s’ouvre sur la découverte par le narrateur et son voisin, Monsieur Sécaillat de vestiges archéologiques. Défiant les lois, ils vont procéder à des fouilles clandestines et faire une découverte qui va changer la vie de notre narrateur. Du moins c’est la première partie de ce roman où se distillent certaines légendes et certains mythes. Mais peu à peu les frontières s’effacent, le vent du Mistral emporte tout et dans ses facéties mélangent la réalité et les légendes provençales. Une chèvre d’or, un loup, Hannibal, Vintur, tour à tour toutes ces figures légendaires et mythiques prennent vie dans ce récit où le merveilleux côtoie et se mélange au réel pour le plus grand plaisir du lecteur.
Le lecteur est averti : « A ce stade de l’histoire, le lecteur peut décider de s’arrêter : il aura alors lu un joli conte de Noël provençal, ce qui n’est déjà pas donné à tout le monde. Mais s’il choisit de continuer sa lecture, il faut le mettre en garde. Il doit se rappeler que les légendes, si elles sont racontées pour faire rêver, introduire une part de mystère dans un monde terne, sont aussi racontées pour expliquer l’incompréhensible, démêler l’indémêlable. Il devra garder à l’esprit que toutes les légendes, sans exception, ont un fond de vérité… » J’ai choisi de continuer et j’ai pris un réel plaisir à me perdre dans cet « indémêlable », à laisser le merveilleux prendre le pas sur le réel, à trouver dans ces contes de Provence une vérité.
En résumé : ce roman est inventif, délicieux et en même temps un véritable voyage dans ces terres ocres, bousculé par l’enfant facétieux, le Mistral, s’offre au lecteur qui ouvrira ce récit !
Belles fêtes à tous et toutes !
il y a 3 semaines
@dubonheurdelire encore plus envie de le lire après cette chronique