C'est un ouvrage inclassable que ce livre à l'accent provençal prononcé et assumé se présente à nous, un roman du terroir littéraire, une sorte de "pagnolade" jubilatoire généreuse et œcuménique. On pourrait parler d'ovni tant ce livre regorge de différentes tonalités d'écriture.
Il y a d'abord cette tranche de vie racontée par le narrateur au début de roman. Cette rencontre fortuite avec son voisin au moment où ils découvrent tous deux des amphores gallo romaines dans un jardin. Voilà nos deux acolytes associés comme des malfaiteurs sont en train de réaliser des fouilles archéologiques illégales alors qu'ils auraient du les déclarer. Qu'à cela ne tienne, nos deux pieds nickelés creusent sans s'inquiéter outre mesure de leur forfait, accompagné d'un chat facétieux nommé le Hussard, parce qu'il a le bout de ses quatre pattes toutes noires comme s'il était chaussé de bottes. Et puis au milieu des fouilles il y a une source aux vertus curatives…
Et puis il a tous ces récits qui encadrent l'intrigue, des contes, des légendes qui façonnent toute une mythologie locale pittoresque, la figure d'Hannibal se dresse, Henri Bosco, Marcel Pagnol ou encore Jean Giono sont convoqués. Sans tomber dans les clichés propres à la région nous avons tous les ingrédients qui sonnent à l'oreille du lecteur, le soleil, les routes escarpées du bas du Luberon, etc.
On lit ce livre avec un malin plaisir de découvrir la vie d'humbles gens, hospitaliers, sympathiques. Une comédie humaine chaleureuse et savoureuse. Olivier Mak-Bouchard adopte le ton juste pour développer une intrigue du quotidien et nous donne à lire entre les lignes.
Une très belle surprise à découvrir et à offrir les yeux fermés.
Livre à retrouver sur notre site : https://www.cultura.com/le-dit-du-mistral-9782370552396.html
Le Luberon n’est pas une région comme les autres. Ici les habitants ont su faire le mélange des légendes d’autrefois et de la religion d’aujourd’hui. S’ils sont attachés aux traditions chrétiennes, ils croient aussi aux druides et aux sorcières dont les présages rythment leur vie.
Ainsi lorsque le Mistral, l’enfant capricieux de Vintur le Dieu des montagnes, souffle au pied du Mont Ventoux, les Albiques montent à son sommet pour tenter de l’endormir en lui racontant des histoires soufflées par un antique instrument de musique.
Dans cette Provence qui parle encore le patois, sous le soleil écrasant de l’été et dans la lumière éblouissante du Midi, un orage met au jour des fragments de poteries anciennes.
Le narrateur et son vieux voisin, deux enfants du Pays, se lancent dans une secrète fouille archéologique qui va raviver les légendes d’autrefois.
Leur découverte va s’avérer fabuleuse et changera à jamais la vie de ces deux familles provençales.
La première partie du livre, faite de fouilles et de révélations, est passionnante. Je n’ai pu la quitter une seconde tant j’étais suspendue à l’apparition de chaque nouvelle découverte.
La seconde partie, où se mêlent les rêves et les croyances, est enivrante. Elle m’a replongée dans les Contes et Légendes qu’enfant j’affectionnais tant.
Il faut se laisser porter par les histoires d’autrefois pour pénétrer dans le monde d’Olivier MAK-BOUCHARD. Tout y est mélange de vrais événements et de légendes et on ne sait jamais où se trouve la frontière entre le réel et l’imaginaire.
Le Dit du Mistral est un très beau roman qui bouscule nos habitudes de lecteur et nous laisse un sentiment de plénitude.
Un roman pour les adultes qui ont gardé une âme d’enfant.
Talents 2020 : Cultura présente ses révélations de l'année !
Bonjour @laureleenette et @IsaPouteau ! Merci pour ces coups de cœur ! Il existe déjà un avis sur le forum à propos de ce livre. Je me permets donc de déplacer les vôtres sous celui déjà existant afin que les lecteurs puissent profiter de vos trois avis. A très vite
Bonjour la communauté,
je partage à mon tour mon retour sur Le dit du Mistral :
Olivier Mak-Bouchard offre dans ce premier roman une découverte des légendes provençales autour de ce vent capricieux, de ce vent enfant qu’est le Mistral. Le récit s’ouvre sur la découverte par le narrateur et son voisin, Monsieur Sécaillat de vestiges archéologiques. Défiant les lois, ils vont procéder à des fouilles clandestines et faire une découverte qui va changer la vie de notre narrateur. Du moins c’est la première partie de ce roman où se distillent certaines légendes et certains mythes. Mais peu à peu les frontières s’effacent, le vent du Mistral emporte tout et dans ses facéties mélangent la réalité et les légendes provençales. Une chèvre d’or, un loup, Hannibal, Vintur, tour à tour toutes ces figures légendaires et mythiques prennent vie dans ce récit où le merveilleux côtoie et se mélange au réel pour le plus grand plaisir du lecteur.
Le lecteur est averti : « A ce stade de l’histoire, le lecteur peut décider de s’arrêter : il aura alors lu un joli conte de Noël provençal, ce qui n’est déjà pas donné à tout le monde. Mais s’il choisit de continuer sa lecture, il faut le mettre en garde. Il doit se rappeler que les légendes, si elles sont racontées pour faire rêver, introduire une part de mystère dans un monde terne, sont aussi racontées pour expliquer l’incompréhensible, démêler l’indémêlable. Il devra garder à l’esprit que toutes les légendes, sans exception, ont un fond de vérité… » J’ai choisi de continuer et j’ai pris un réel plaisir à me perdre dans cet « indémêlable », à laisser le merveilleux prendre le pas sur le réel, à trouver dans ces contes de Provence une vérité.
En résumé : ce roman est inventif, délicieux et en même temps un véritable voyage dans ces terres ocres, bousculé par l’enfant facétieux, le Mistral, s’offre au lecteur qui ouvrira ce récit !
Belles fêtes à tous et toutes !
@dubonheurdelire encore plus envie de le lire après cette chronique
Fan de chichourle, quelle escapade ! Dans un écrin aux allures de lithographie trichromatique, les Editions Le Tripode nous offrent un premier roman débordant d’originalité comme le Cavalon en crue. De son style candide et facétieux, Olivier Mak-Bouchard nous emporte avec une passion communicative au cœur des terres mystérieuses du Luberon, entre la garrigue provençale et les monts de Vaucluse. Chaque chapitre s’ouvre sur une sentence en patois, une citation de Giono, Bosco, Daudet, Mistral ou même Pétrarque qui fut en son temps bouleversé par son ascension du mont Ventoux. On arpente ces paysages de combes et d’escarpements. On écoute le murmure de l’eau, les clameurs du vent et le silence du calcaire ; et si l’on entend bien ce qu’ils ont à dire, ce sont les légendes et la mémoire d’époques révolues qui parviennent à nos oreilles. Oui, on peut le dire : aqui, li sian bèn (ici on est bien).
Dans cette histoire d’amitié et de transmission, de traditions et de mythes oubliés, on y croise un chat blanc aux pattes noires dénommé Le Hussard, une femme-calcaire auréolée de mystère, des animaux en rêves prémonitoires, de l’étrange et du réel qui dans un bel équilibre se mêlent. Tout commence par un orage et un mur de pierre qui s’écroule dans un verger de cerisiers. Des décombres vont surgir les reliefs du passé que deux hommes, le narrateur de ce récit et son vieux voisin de paysan, vont entreprendre de débusquer incognito. Les voilà donc partis en catimini au pays des Albiques, cette fédération celte du Midi de la France, à enquêter tels des archéologues en herbe sur les vestiges qui sommeillent sous leurs pieds.
Entre conte de Noël provençal et fable nostalgique à la triste morale, « Le Dit du Mistral » est un roman ancré dans la terre et les traditions. Vous y apprendrez pléthore de proverbes et d’expressions en dialecte prouvençau, la recette de l’aïgo boulido, et croiserez même Hannibal et ses éléphants en route pour la conquête de Rome.
Un grand merci à @laurene-cultura qui m'a permis de découvrir ce roman.
@dvall je l'ai emprunté à la médiathèque il y a deux jours. Je vais en débuter la lecture ce soir.
Une lecture très agréable, vous verrez @MAPATOU ! Vous nous ferez part de vos impressions en revenant du Luberon...
Le narrateur vit dans un petit village du Luberon. Après le passage d’un violent orage, son voisin, Monsieur Sécaillat frappe à sa porte.
L’orage a détruit une partie du mur de son champ de sa cerisaie, faisant apparaître au grand jour des tessons de poteries anciennes.
Les deux hommes décident alors de faire des fouilles, sans en informer les pouvoirs publics. La source, puis la fontaine qu’ils vont ainsi libérer des entrailles de la terre va changer leurs vies.
Il y a deux parties dans ce roman : la première portant plutôt sur les fouilles et l’histoire ancienne du Lubéron, la seconde étant plus poétique et faisant référence aux légendes sur le Mont Ventoux, le caractère impétueux du Mistral.
J’ai passé un agréable moment de lecture et de découverte, tout en demandant au Ciel que le Mistral ne se lève pas car je n’aime pas du tout ce vent qui rend fada !