Brodeck se voit chargé par les hommes du village d’écrire un rapport sur ce soir là, sur ce qui s’est passé, sur le soir de « l’inqualifiable ». Brodeck n’y est pour rien, il est arrivé juste après mais il travaille pour l’administration, il a fait des études, il saura l’expliquer, le qualifier.
Le rapport c’est ce livre, ce récit dur et cruel qui parle peu de ce soir là mais surtout de la propre vie de Brodeck, de ses souffrances : la vie au village, la guerre, l’internement dans un camp, le retour. Il écrit : « Si mon récit ressemble à un corps monstrueux c’est parce qu’il est à l’image de ma vie… »
Brodeck dépeint les hommes de ce village, leur bassesse, leur trahison, leur faiblesse « ce n’était pas des monstres […] des hommes comme vous et moi en somme. ». Il parle de leur cruauté et révèle leur peur de l’autre, de celui qui les renvoie tel un miroir à leur propre image, à la vérité crasse de leur être.
Et puis il y a Brodeck lui-même qui, face à toute cette haine, n’est animé par aucun sentiment de vengeance, qui cherche simplement à comprendre et qui, pour son plus grand malheur, se souvient de tout.
Après le succès des
Ames grises (Prix Renaudot 2003), Philippe Claudel récidive à nouveau avec ce roman qui vous marquera avec la même intensité.
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Le rapport de Brodeck - Philippe Claudel - Editions Livre de poche