Une histoire de mère défaillante.
J'ai lu d'autres ouvrages sur ce thème et pour tout vous dire, j'ai été parfois agacée ou mal à l'aise par ces comportements de mères toxiques.
Pendant la lecture du roman Les fillettes, je n'ai jamais ressenti ces sentiments.
Étonnamment, à aucun moment, le jugement ne peut s'insinuer, je n'étais QUE centrée sur cette jeune femme, se débattant avec ses démons !
Rebecca est addicte aux opiacés, à l'alcool.
Elle lutte tant bien que mal mais elle perd le contrôle...
Pourtant elle est mère de trois filles adorables, d'un mari fou d'elle mais malheureusement, ce n'est pas toujours suffisant pour se sortir de cette spirale infernale.
Comment ne pas s'attacher à Rebecca, si vivante, si aimante, lorsqu'elle est lucide.
C'est l'histoire d'un couple qui s'aime farouchement.
C'est l'histoire d'un amour viscéral d'une mère pour ses enfants.
C'est l'histoire d'un amour inébranlable que seul un enfant peut avoir pour sa mère.
Tous voudraient la sauver !
Nous, lecteurs, frissonnons, espérons, souhaitons lire un dénouement heureux !
J'ai été touchée par ces fillettes qui ont un amour incommensurable pour leur maman "pas comme les autres", même si elle n'arrive pas à se lever le matin ou aller les chercher à l’école.
Anton, Justine, Laurette, Ninon, tous s'accrochent à l'espoir qu'elle guérira !
La famille Durouet pourrait ressembler à n’importe quelle autre famille. Le père Anton est artisan-peintre, la mère Rebecca, « fille d’une pharmacienne et d’un chef de service en pédiatrie » aime tous les arts et plus particulièrement l’écriture et leurs trois fillettes sont d’adorables petites diablesses à l’inventivité débordante.
Mais tout n’est pas aussi simple dans cette famille parisienne car Rebecca a sombré très jeune dans l’addiction aux opiacés et ne peut plus reprendre le cours d’une vie normale. Hantée par ses démons intérieurs, elle se détache du monde réel et, « à force de vivre un peu trop fort », elle n’arrive plus à gérer un quotidien ordinaire.
Pourtant, elle est tout pour ses filles et chacune d’elle a hérité d’une part de cette mère pas comme les autres. Débrouillardes et nourries par l’imagination sans limites de leur mère, elles ont du mal à s’intégrer aux enfants de leur âge car elles ne connaissent pas « la frontière entre la folie et la norme, entre le chaos et l’ordre … entre la vie et la mort ». Pourtant, à 6 ans, 4 ans et 1 an, Justine, Laurette et Ninon, sont animées d’une grande joie de vivre, même si elles pressentent que tout ne va pas si bien dans leur famille.
L’auteure, qui raconte probablement sa vie dans ce roman, possède cette faculté de revêtir la peau de chacun de ses personnages avec une finesse et une sensibilité exceptionnelles.
Qu’elle se place dans l’esprit torturé de Rebecca cherchant des médicaments dans les pharmacies de son quartier, qu’elle raconte les péripéties de l’espiègle Justine dans les rues de Paris, ou qu’elle se fonde dans les pensées toute en sensations de la petite Ninon à la crèche, elle parvient à nous émouvoir de mille et une façons. L’empathie qu’elle fait naître chez nous est intense et on est happé par cette famille atypique et tellement attachante.
Ce très beau roman qui réveille en nous l’enfance et célèbre l’amour filial, m’a totalement enthousiasmée. Un vrai coup de cœur.
@IsaPouteau je n'avais pas entendu parler de ce roman. Je le rajoute à ma PAL !
Bonjour @IsaPouteau ! Merci pour ce coup de cœur ! Il existe déjà un avis sur le forum à propos de ce livre. Je me permets donc de déplacer le vôtre sous celui déjà existant afin que les lecteurs puissent profiter de vos deux avis. A très vite