Les orageuses de Marcia Burnier

‎19-04-2021 14:24

Les orageuses de Marcia Burnier

Les orageuses ⭐️⭐️⭐️

 

 Marcia Burnier

 

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 Avec les Orageuses, l’autrice  aborde un  thème très porteur de la littérature féministe contemporaine. Cette fois en imaginant la possibilité d’une vengeance fomentée par les victimes elles-mêmes, puisque du dépôt  de plainte à l’éventuel procès, la justice bafoue les droits de jeunes femmes. Et on comprend tout à fait le désarroi de devoir de prouver que l’on n’a pas induit le délit, par son attitude, ses propos, un refus peu clair ….

 

Ce court roman est donc un cri de rage, une révolte contre le traitement actuel des plaintes pour viol et une piste pour un éventuel moyen de se défendre soi-même en toute illégalité.

 

Les jeunes femmes, Nina, lia, Inès Léo sont toutes marquées profondément par leur agression, qui parfois laisse à distance des séquelles qu’elles ne relient pas toujours à ce qui s’est passé. Le traumatisme a pu être enfoui, et ressurgit dans des angoisses, des troubles du comportement handicapant. 

 

Et le désir de réparer l’infamie, est une façon d’exorciser le mal enfoui.

 

Une lecture qui ne laisse pas indifférent, parce qu’on ne peut se désolidariser de ces femmes blessées, mais si la voie qu’elles ont choisie pour affronter leur peur et se venger semble leur réussir sur le plan personnel, on n’entrevoit aucune amorce de proposition plus générale, ni même une opposition de généraliser cette violence en retour. C’est juste un constat. Et même un constat d’échec, puisqu’elles sont conscientes que rien n’empêchera les hommes de violer. 

 

Lu dans le cadre des 68 premières fois 

 

 

 
Elle a juste une voix qui la hante et qui surgit régulièrement pour lui susurrer qu’elle est pourrie, mauvaise, et qu’elle ne peut faire confiance à personne.
 
*
 
Personne n'apprend aux filles le bonheur de la revanche, la joie des représailles bien faites, ne leur dit que rendre les coups peut faire fourmiller le coeur, qu'on ne tend pas l'autre joue aux violeurs, que le pardon n'a rien à voir avec la guérison. On leur apprend à prendre soin d'elles et des autres, à se réparer entre elles, à "vivre avec", elles paient leur psychothérapie pendant que l'autre continue sa vie sans accroc, sans choc, toujours plus puissant.
 
*
 
Quand elles avaient décidé qu'elles n'étaient plus intéressées par le procès équitable qu'on leur refusait de toute façon, elles s'étaient demandé ce qui poussait ces hommes, quel que soit leur milieu, à vouloir les posséder. Qu'est-ce qui rendait cet acte universel, structurel, et défendu systématiquement par une solidarité masculine sans faille ? C'est bien simple, expliquait Leo, dans n'importe quel groupe, allez accuser un homme de viol et observez les forces à l'œuvre pour que surtout rien ne soit bousculé par cette révélation.
 
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