Maria

[Harold_wp]

Je fais suite à mon éditeur, Gilles Cohen-Solal, pour attirer l’attention sur le dernier roman de Pierre Pelot, Maria. Non par complaisance ou par esprit de corps, mais parce que passer à côté d’un tel texte me semble tout simplement inconcevable. Criminel même. Dans ce roman sec qui ne confond jamais sensibilité et sensiblerie, au style tranchant comme la glace, Pierre Pelot entremêle deux récits principaux sur fond d’histoire des Vosges. Celui d’un jeune homme, de nos jours, venu dans cette contrée brute, parfois brutale, pour rencontrer une pensionnaire d’une maison de retraite. Et celui de Maria, une institutrice mariée sans le savoir à un collabo pendant la Seconde Guerre Mondiale, et dont l’existence restera à jamais marquée par le sceau d’une infamie dont elle n’est pourtant pas responsable, encore moins coupable. En décrivant seulement les faits et les actions des personnages, sans jamais juger, Pierre Pelot nous invite à réfléchir sur les excès et les violences de la Libération, les destins fracassés des oubliés de l’Histoire et leurs séquelles pour mieux nous laisser face à notre conscience.