Poupées d'Eléonore Pourriat

‎01-03-2021 12:29

Poupées d'Eléonore Pourriat

Poupées ⭐️⭐️⭐️

 

 Eléonore Pourriat

 

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Joy et Stella. C’est Joy qui parle. L’enfant  privée tôt d’une mère, et si dévastée qu’elle en occulte plusieurs années de sa vie. Rencontrer Stella, c’est revivre. Les deux amies que l’on prend pour des soeurs vivent des années de lycée intenses, portées par leur connivence fusionnelle, et leur culte pour David Bowie. Jusqu’à la rupture, soudaine, aussi définitive que leur amitié a pu l’être.

 

Joy, une deuxième fois abandonnée, questionne, cherche,  refait l’histoire que son entourage élude avec beaucoup de zèle.  

Ce qu’elle ignore, le lecteur l’apprend cours des chapitres qui s’intercalent entre ceux consacrés à sa quête. Et ceux-là ne sont pas passés au filtre de la subjectivité, puisque l’histoire est dite par l’auteur.

 

Trente ans plus tard, Joy envoie un mail à son amie d’enfance.

 

 

Ce roman  traite avec délicatesse de l’amitié sans concession  des adolescents, qui s’illusionnent d’une éternité promise. Il faut une raison majeure pour que se  brise le lien. Et les dégâts sont d’autant plus profond pour Joy qu’elle porte encorne les stigmates de l’abandon maternel.

 

Reste la figure ambiguë du père, présent depuis toujours, auréolé d’une gloire telle que peut la concevoir un enfant. Alors comment faire la part entre le héros et le traitre ?

 

 

Cette narration alternée donne du relief au récit dont l’intensité grandit au fil des pages avec des chapitres de plus en plus courts et plus denses en révélation. On se prend au jeu de cette recherche de Joy mais l’issue questionne jusqu’à la fin.

 

Très bon roman sur les passions de la jeunesse et le mal qui rode.

 

 

Citations
 
Les amitiés adolescentes sont un embrasement total, une déflagration, un don de soi envers et contre tout, un pacte avec l'autre comme on n'ose plus jamais en faire par la suite. C'est une expérience de l'absolu, de l'infini. Un amour fou qui abrite toutes les illusions, qui protège et encourage.
 
*
 
Voilà. C'est comme ça, et c'est pour ça, que l'on voit si souvent des familles n'échanger que des banalités. Trop de griefs. Trop de rancœur. On ne parle plus du passé. On n'a plus l'élan nécessaire pour envisager un futur commun. Les attentes ont été déçues de part et d'autre. On n'espère plus rien. Reste le quotidien, auquel on s'accroche comme à la seule prise sur la relation. Le dernier lien.
 
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