Talent Cultura Romans : Et soudain, la liberté d'Evelyne Pisier et Caroline Laurent

[Sophie-Cultura]

Et soudain, la liberté d'Evelyne Pisier et Caroline Laurent est un des Talents Cultura Romans,  élu par le comité de lecture Cultura 2017 ! 

Vous voulez en savoir plus sur ce roman ? Alors lisez vite cet article ! 

Résumé :

Mona Desforêt a pour elle la grâce et la jeunesse des fées. En Indochine, elle attire tous les regards. Mais entre les camps japonais, les infamies, la montée du Viet Minh, le pays brûle. Avec sa fille Lucie et son haut-fonctionnaire de mari, un maurrassien marqué par son engagement pétainiste, elle fuit en Nouvelle-Calédonie. A Nouméa, les journées sont rythmées par la monotonie, le racisme ordinaire et les baignades dans le lagon. Lucie grandit ; Mona bovaryse. Jusqu'au jour où elle lit Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. C'est la naissance d'une conscience, le début de la liberté. De retour en France, divorcée et indépendante, Mona entraîne sa fille dans ses combats féministes : droit à l'avortement et à la libération sexuelle, égalité entre les hommes et les femmes. À cela s'ajoute la lutte pour la libération nationale des peuples. Dès lors, Lucie n'a qu'un rêve : partir à Cuba. Elle ne sait pas encore qu'elle y fera la rencontre d'un certain Fidel Castro... 

Et soudain, la liberté c'est aussi l'histoire d'un roman qui s'écrit dans le silence, tâtonne parfois, affronte le vide. Le portrait d'une rencontre entre Evelyne Pisier et son éditrice, Caroline Laurent – un coup de foudre amical, plus fou que la fiction. Tout aurait pu s'arrêter en février 2017, au décès d'Evelyne. Rien ne s'arrêtera : par-delà la mort, une promesse les unit.

Et découvrez ci-dessous les chroniques de différents membres du comité de lecture, merci à eux de partager avec nous leurs émotions ! 

Mona vit en Indochine avec André, pétainiste, homophobe, raciste et autoritaire. Elle aime cet homme, mais vivre dans son ombre ne lui sied guère. Elle n'a pas le choix, c'est la guerre et aussi le lot de toutes les femmes mariées de cette époque. Un jour, elle rencontre Marthe, bibliothécaire, qui lui fait découvrir Simone de Beauvoir. Et c'est le choc. De femme soumise, elle devient active, prend un amant et ne se laissera plus jamais faire. L'éducation qu'elle donnera à sa fille ira toujours dans ce sens : la liberté. Durant une soixantaine années, Lucie vivra des moments d'histoire incroyables, rencontrera des personnalités auxquelles on ne s'attend pas. Une vie riche et stupéfiante. Une femme comme on n'en croise trop peu aujourd'hui.

Mais ce roman n'est pas que cela. C'est l'histoire d'une rencontre entre une auteure et son éditrice.

Deux femmes devenues amies, l'une qui écrit et l'autre qui la soutient, l'aide, la dirige. Ensemble elles commencent le roman. Mona, la mère de Lucie, puis la fille. Mais l'auteure Eveline Pisier (Lucie), décède alors que le roman n'est pas terminé. C'est au tour de Caroline de prendre sa plume pour assurer la relève et terminer le livre. Une histoire magnifique, un roman vrai. Celui de trois femmes qui se sont trouvées et ont réussi à immortaliser leurs vies. Trois beaux portraits de femmes que l'on aurait aimé connaître et qu'on n'est pas prêt d'oublier.

                                                                                                                                                Véronique (Cultura Plaisir)

Et soudain la liberté est un roman bouleversant.
Le résumé est touchant, quand on réalise qu’Evelyne Pisier est décédée avant d’avoir pu rédiger son roman et que son éditrice et amie, Caroline Laurent l’a fait pour elle. Et quand on lit l’introduction, ce qu’écrit Caroline Laurent à propos de sa rencontre avec Evelyne et puis l’annonce de sa mort est désarmant et vraiment émouvant.

Evelyne Pisier avait un rêve, raconter l’histoire de sa mère et la sienne par la même occasion. Ce rêve est désormais atteint, même si elle ne peut qu’en profiter de manière posthume malheureusement. Ce livre est un superbe hommage à la mère d’Evelyne, qui s’est également transformé en un magnifique hommage pour elle-même, grâce à Caroline Laurent.

Je vous l’avoue, avant de lire ce livre j’avais un peu peur. En général, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il est un peu présomptueux de souhaiter partager son histoire par la publication d’un livre et se dire qu’elle suscitera les passions des lecteurs. En l’occurrence, ma peur s’est estompée dès la première ligne tant ce récit est passionnant et bouleversant. Je ne serai pas surprise qu’il puisse être adapté au cinéma.
J’ai apprécié le découpage du récit opéré par Caroline Laurent. Et soudain la liberté, c’est l’histoire de Lucie et de sa mère, entrecoupé de passages présents où Caroline Laurent nous raconte ses rencontres avec Evelyne Pisier, ses choix narratifs, des passages de sa vie, ses entrevues avec Olivier le mari d’Evelyne après le décès de celle-ci. C’est ingénieux et captivant. Et c’est surtout un fantastique moyen de rendre hommage à cette femme extraordinaire.

Concernant le contenu du roman, il y a énormément de thèmes évoqués qui me touchent. Le racisme, la relation servile « maître-domestique » de la bourgeoisie du début du XXème siècle, l’homophobie, l’antisémitisme et bien d’autres encore. Tous ces vices sont incarnés principalement par le père d’Evelyne (appelée « Lucie » dans le roman). Ce dernier adhère en effet à toutes ces idéologies néfastes et c’est vraiment spectaculaire de voir que fille et mère ont réussi à s’affranchir de tout cela avec une éducation pareille. Ce père, André, est un être abject qui use et abuse de la violence, tant verbale par ses multiples insultes, que physique à l’encontre de son entourage. On l’aperçoit notamment dans le fameux épisode du « croûton » que Caroline Laurent évoque dans le livre. Il est également extrêmement intéressant de constater que celui-ci est du côté de Pétain et que De Gaulle est considéré comme l’ennemi. C’est rare de voir ça dans la littérature, notamment lorsqu’il s’agit du récit de vie de l’auteur.

Il y a également énormément de souffrance dans ce roman, des passages difficiles qui provoquent une boule dans la gorge à la lecture. On évoque les camps de concentration, notamment celui d’Hanoï, les avortements clandestins de l’époque. Même si le passage relatant l’avortement et les faiseuses d’ange est court, on sent l’immense douleur que cela a pu provoquer, et on ne peut qu’y penser avec beaucoup d’émotion en ce moment, avec la récente mort de Simone Veil, qui est d’ailleurs évoquée dans le roman et qui a tant fait pour les femmes.

La mère d’Evelyne, appelée « Mona » dans le roman et « Lucie » (Evelyne) sont des personnages exceptionnels. Elles sont typiquement le genre de femmes fortes dont j’aime m’inspirer et dont j’aime parcourir la vie avec avidité pour en prendre exemple. Mona est un personnage fascinant par son caractère ambivalent et Lucie m’inspire pour son militantisme exemplaire.
Finalement, je dirais que Et soudain la liberté est un plaidoyer pour la tolérance et qu’il est presque indispensable de lire ce livre. Très très très beau récit !

                                                       Cassandre membre du comité de lecture et bloggeuse casscrouton.fr   

Ce roman a été un véritable coup de cœur ! J’ai de suite accroché à cette histoire, celle d’Evelyne, de sa mère. Une façon de traverser l’Histoire par le biais de deux femmes, leurs ambitions, leurs espoirs, leurs combats. J’ai aimé apprendre à les connaitre, comprendre leurs choix et suivre leur quotidien.
Dans la première partie du roman, j’ai beaucoup apprécié le caractère de la jeune Lucie, ses réflexions par rapport à ce qu’elle vit (la colonisation, la guerre, l’antisémitisme). C’est intéressant de découvrir les questions d’une petite fille qui ne comprend pas pourquoi les personnes de couleurs sont inférieures à elle, pourquoi il ne faut pas se lier d’amitié avec une personne juive, pourquoi on lui apprend que la famille est une valeur importante alors que sa nourrice n’a pas le droit de passer le temps qu’elle souhaiterait avec sa propre famille. On retrouve ainsi toute l’innocence de l’enfance confronté aux mœurs de l’époque. J’ai ensuite adoré la voir grandir et découvrir quelles étaient les conséquences de son enfance sur sa vie d’adulte.

Même si le roman est écrit par Lucie (Evelyne), il traite également de sa mère, Mona. J’ai adoré suivre son évolution, d’épouse amoureuse et dévouée à femme indépendante qui s’assume malgré les regards désobligeants. J’étais curieuse de savoir quel serait le déclic de ce changement et quelles en seraient les conséquences.

Nous avons ainsi les destins de deux femmes, une mère et sa fille qui n’hésitent pas à se battre pour des valeurs qu’elles estiment justes. Qui n’hésitent pas à aller à l’encontre de l’opinion publique et à clamer haut et fort leur féminisme. J’ai adoré !

Concernant la structure du roman, j’ai beaucoup apprécié les quelques mots de l’éditrice à chaque début de chapitre. Ils nous permettent de comprendre les difficultés liées à la fabrication du roman suite au décès de son auteure, les questions que l’éditrice s’est posée et sa peur de ne pas être à la hauteur. Elle en profite également parfois pour faire le parallèle avec sa propre histoire avec des anecdotes qui m’ont souvent touchée. J’ai trouvé ces passages intéressants et apportant un petit plus au roman.
J’ai donc pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman avec ces destins qui m’ont touché, révolté ou ému. C’est un roman que je conseillerais sans hésiter !!

                                                                                                                                Amandine, membre du comité de lecture

Si vous avez envie de lire ce roman, patientez encore un peu,  il sera disponible dès le 31/08 ! N'hésitez pas à pré-commander Et soudain, la liberté sur Cultura.com ! 

Retrouvez la sélection 2017 des 6 Talents Cultura Romans ici ! 

Et devinez quoi ? On vous propose ici les premières pages de Et soudain, la liberté, vous allez être conquis !