Le texte est douloureux et suit l’avancée de la maladie, de l’annonce du pronostic jusqu’à l’annonce de la mort. Philippe apprend qu’il est malade en 1987. Durant 8 ans, Philippe et donc Marc, vont vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête, avec cette fin programmée. L’angoisse de Philippe rejaillit sur Marc, comment vivre alors et ne pas se sentir coupable ?
Marc Lambron retrace les périodes d’abattement, mais aussi les moments de reprise quand la maladie n’est pas encore visible, pas encore handicapante. Au fil des pages, il fait revivre ce frère esthète, un peu dandy, intelligent qui a brûlé sa vie en sorties, en voyages pour fuir une issue fatale.
Le temps de l’écriture suivant de peu la mort de Philippe, il y a quelque chose d’instantanée dans l’écriture, à la fois un retour sur soi et une immédiateté de l’émotion qui entraine un texte parfois un peu répétitif, trop peut-être encore dans l’émotion brute de la perte.
J’ai aimé ce regard sur la fratrie, sur les liens entre frères et comment ils évoluent entre l’enfance et l’âge adulte ; j’ai aimé aussi la redécouverte de ce lien que provoque la maladie ; les responsabilités de l’aîné face à son cadet, sa culpabilité, son impuissance.