"Les enfants ne devraient jamais avoir à se protéger eux-mêmes, ni à attendre qu'on les secoure. Sinon, elle le sait bien, ils finissent toujours par s'agripper à n'importe qui, n'importe quoi. Ou ils se laissent glisser. Elle a lâché ce qu'elle tenait, elle glisse dans un tunnel tout noir." p.194
"Elle vomit, chaque repas, chaque injustice, chaque contrariété. Elle vomit deux à cinq fois par jour depuis quelques années déjà. Elle se déteste, mais de quoi ? Elle se dit que les gens ne savent pas, qu'ils ne sauront rien si elle ne dit rien.Qu'il faut tout abandonner derrière elle, repartir de zéro, de récréer sans rien dire. Pas besoin de parler, les terreurs sont assez éreintantes, et les croyances tenaces. Mais elle a tort : ils savent, ils peuvent sentir, repérer celle qui sait pas où elle est, celle qui tient le silence." p.77
"Elle a laissé quelqu'un lever la main sur son fils sans le quitter tout de suite. Cela n'arrivera plus jamais. Elle est partie. Et maintenant, les souvenirs vont affluer, qui vont lui dire le silence est tombé, le secret est ouvert, et qu'il est temps de purger la peur, parce qu'elle n'a rien évité. Maintenant, s'en libérer ou rien." p.203
Les violences subies dans l'enfance et leurs conséquences lointaines. Et comment se construire sur de tels schémas ? La question est clairement posée et analysée avec délicatesse par l'auteur
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