Une pluie sans fin de Michael Farris Smith

‎25-07-2021 12:59

Une pluie sans fin de Michael Farris Smith

Nombreux sont les auteurs qui ont raconté le Monde après l’Apocalypse. Dans la lignée de La route de Cormac McCarthy ou de Et toujours les forêts de Sandrine Collette, Michael Farris Smith imagine une Pluie sans fin qui, si elle ne signe pas la fin du Monde, entraîne l’extinction de notre société.

Dans ce roman, nous suivons la trace de Cohen, qui ne s’est jamais relevé de la mort de sa femme enceinte et vit dans une maison isolée du Sud des Etats-Unis.

Mais cela fait plusieurs années qu’il pleut sans interruption et cette région, à 140 km au Sud de La Limite instaurée par le gouvernement américain en déroute, est devenue une zone de non-droit.

Il doit se débrouiller pour survivre, trouver à manger, négocier avec des trafiquants et sauver sa peau d’une horde d’individus sans foi, ni loi qui errent dans les villes abandonnées.

Les éléments sont déchaînés, les paysages détruits, les routes inondées, les rivières emportent tout sur leur passage, les maisons, les ponts et les rares véhicules tentent de rejoindre La Limite.

Cohen va croiser la route d’Evan, un adolescent violent et de Mariposa, une jeune fille au lourd vécu qu’Aggie, un gourou tyrannique, oblige à attaquer les gens pour les voler. Dépouillé de tous ses biens et des précieux souvenirs de sa femme, il quitte sa cabane pour tenter de les retrouver et entreprend un périlleux périple vers le Nord.

Un roman où la violence se cache derrière chaque coin de rue, où chaque rencontre devient un danger, où la morale s’est diluée dans les eaux de cette pluie qui se déverse sans discontinuer sur la Terre.

Le personnage de Cohen est particulièrement émouvant et son image de colosse blessé m’a beaucoup touchée. Mariposa, la jeune femme révoltée et violente, m’a paru se déliter au fur et à mesure de l’histoire, comme effacée par l’imposant Cohen. Evan l’adolescent sans repères, en se construisant dans ce monde dur et sans pitié, se révèle sensible et attachant.

Un roman post-apocalyptique que j’ai trouvé, malgré quelques petites incohérences difficiles à reprocher à un premier roman, aussi passionnant que terrifiant.

En choisissant ce thème pourtant assez galvaudé, Michael Farris Smith m’a totalement embarquée dans cette histoire de survie où la pluie qui tombe sans discontinuer n’est pas sans me faire penser à ce qu’il tombe aujourd’hui sur notre Planète.

Un sujet d’actualité pour un excellent roman.

3 Réponses 3
‎25-07-2021 18:32

Re: Une pluie sans fin de Michael Farris Smith

@IsaPouteau nous somme dans l'esprit de Mad Max. Puisque comme dans ce dernier le héros perd sa femme enceinte, on est dans un No man's Land où la violence et la terreur font loi. Mais cette fois au lieu de manqué d'eau on en aura trop et sur le chemin une colonie. Le premier  Madmax le solitaire va avoir de l'empathie pour un autre. 

Comme de nombreux lecteur je ne suis pas vraiment convaincu avec la comparaison de La route que j'ai lu. Oui Cormac McCarthy avec la route se passe dans un monde post Apocalypse dans un monde de violence mais pour moi Michael Farris Smith dans Une pluie sans fin traite son sujet différemment. Je me permet de cité un extrait du post d' @dvall 

 

 

À travers toutes ces ténèbres et ces horreurs, c’est une lueur fragile mais ardente pourtant qui illumine ce roman de part en part : l’amour que porte ce père à son enfant, un amour si absolu, si désintéressé, si inaliénable qu’il en devient la colonne vertébrale de ce récit, sa moelle épinière palpitante.

 

Ce père est prêt à tout sacrifier pour son fils, pour lui transmettre quelque chose dans ce monde qui semble pourtant ne plus rien avoir à donner. "

 

Alors que Michael Farris Smith nous plonge dans un monde de ténèbres mais sans espoir, sans lueur Cohen va devoir souffrir pour enfin trouver la paix et rédemption qu'il cherche tout comme Max (cf Mad Max). Nous sommes énormément dans la réflexion, dans la théologie et l'analyse des cultes.


La lecture et les créations sont les meilleurs remèdes contre la morosité.
‎25-07-2021 20:31

Re: Une pluie sans fin de Michael Farris Smith

@spitfire89 @dvall C'est vrai que McCarthy a trouvé une lumière dans sa vision post-apocalyptique de La route alors que tous ses autres romans sont d'une noirceur absolue. Michael Farris Smith fait aussi porter un espoir à cet enfant à naître. J'y ai vu un certain optimisme.

L'écriture de McCarthy est magnifique et incomparable, il est pour moi le plus grand écrivain.

‎26-07-2021 11:50

Re: Une pluie sans fin de Michael Farris Smith

@IsaPouteau Cormac McCarthy avec la Route est très bon l'adaptation est aussi très bien même si certains ne l'apprécie car Viggo Mortenssen est un bonne acteur. 

Par contre je n'irai pas jusqu'à dire que c'est le plus grand écrivain. 


La lecture et les créations sont les meilleurs remèdes contre la morosité.
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