Muriel Barbery
C’est à Kyoto que Muriel Barbery nous convie pour un voyage initiatique en compagnie de Rose. Le père qui lui a fait défaut tout au long de sa jeunesse, s’est manifesté après sa mort, la conviant au Japon pour l’exécution du testament.
La jeune femme y fait la connaissance de l’associé belge de son père, négociant en oeuvres d’art. Celui-ci la guide dans la ville , de palais en temples et en jardins. Sur les traces de ce géniteur qui l’avait discrètement épiée, elle se fond peu à peu dans ce Japon mystique et policé dont on perçoit les limites aux sons des soirées arrosées et même dans le décor qui peut juxtaposer fils électriques hideux et jardins zen.
L’écriture est assez poétique, presque trop, avec des phrases dont l’esthétique cache le sens.
Mais on prend plaisir à visiter les lieux prestigieux en compagnie de la jeune femme novice en matière d’art et de spiritualité nipponne.
C’est suffisamment court pour ne pas devenir ennuyeux.
Citations
On raconte que dans la Chine ancienne, sous la dynastie des Song du Nord, un prince faisait chaque année cultiver un carré de mille pivoines dont, à l’orée de l’été, les corolles ondulaient dans la brise. Durant six jours, assis sur le sol du pavillon de bois où il avait coutume d’admirer la lune, buvant de temps à autre une tasse de thé clair, il observait celles qu’il appelait ses filles. À l’aube et au couchant, il arpentait le carré. Au commencement du septième jour, il ordonnait le massacre
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— Je me représentais le Japon aseptisé, dit-elle, pas qu’on y sentait la friture.
— On n’est pas chez les protestants, dit-il, et je sais de quoi je parle. Le Japon est majoritairement un joyeux bordel.
— Pas chez lui, dit-elle, incapable de dire chez mon père.
— Majoritairement, répéta-t-il.
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