Ce livre n’est pas un roman mais le récit de la recherche de Svenja O’Donnel, journaliste politique, sur la vie de sa grand-mère maternelle Inge, Allemande, pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Il n’est pas nécessaire de rappeler les atrocités perpétrées par les nazis ; les traumatismes des survivants de l’Holocauste, de leurs descendants et des familles de ceux qui ne sont jamais revenus sont reconnus.
Mais il y a un autre pan de l’Histoire que l’on commence seulement à aborder : le choc, le questionnement des générations nées après la guerre et qui ont une ascendance allemande.
J’ai vécu moi-même ce choc à l’âge de 12 ans, au milieu des années 1970, lors de la découverte de l’existence des camps de concentration et j’ai eu ce questionnement pendant près de 40 ans : comment la famille de ma grand-mère paternelle, allemande, s’est-elle comportée pendant cette période ? L’oncle Karl, si gentil et que j’aimais beaucoup, avait-il été un nazi ? Quelle part de ces ascendants y avait-il en moi ?
C’est la recherche de la vérité de Svenja O’Donnel qui m’intéressait.
Il lui faudra tout d’abord apprivoiser sa grand-mère dont Svenja sent bien qu’elle garde un terrible secret. Elle réussit à remonter le cours de la vie d’Inge jusqu’à son enfance à Königsberg.
Sans complaisance aucune, l’auteure décrit ce qu’a été la vie en Allemagne pendant les années de guerre et d’après-guerre.
Sa grand-mère lui livrera son terrible secret : « Le silence est un ami peu fiable. Il avait été l’armure de ma grand-mère en même temps que son tourment. Il l’avait à la fois protégée du jugement des autres et lui avait volé la chance de trouver le réconfort de l’amour. Dans la tourmente des années d’après-guerre, c’était la seule sécurité qu’elle avait connue. Même si son histoire est celle de la violence de l’exode, elle a été aussi partagée par de nombreuses femmes, victimes collatérales de l’effondrement et de la dévastation de l’Europe. »
Bonjour @MAPATOU
Merci pour cette découverte d'un roman qui m'a l'air passionnant, émouvant. Ce sujet de la vie post-guerre en Allemagne est effectivement rarement abordé et l'héritage des générations suivantes est forcément lourd à porter.
Je mets ce roman dans ma PAL!