Bon manifestement il existe d'autres tomes avant celui-ci qui doivent probablement permettre de mieux comprendre certaines allusions.
Yeruldelgger, un ex-flic à la violence latente vit une retraite spirituelle peinarde dans le désert mongolien. Mais bien vite sa tranquillité va être mise à mal suite au débarquement de divers personnages. D'abord Tsetseg, fière amazone des steppes, archère et cavalière émérite, qui requiert son aide pour retrouver sa fille disparue. Puis Odval dont l'amour nomade, un géologue français a été assassiné. Gandvol, jeune garçon déterminé à lui montrer un charnier aussi déroutant que monstrueux. A cette étrange caravane se grefferont des artistes bohèmes et picoleurs tombés sur un cadavre exposé dans une bien étrange position ; une lieutenante chargée d'élucider un meurtre rituel (4 hommes écrasés maintes fois par le poids d'un véhicule) et tant d'autres passionnés, extrémistes, amis, ennemis ....
Dans une Mongolie en pleine mutation, les richesses naturelles attirent les convoitises et nombreux sont ceux prêts à tout pour se hisser sur la plus haute marche. Entre corruption, argent, traditions, puissance, patriotisme..., l'auteur nous montre un autre visage de cette lande déserte au rayonnement étonnamment mondial.
Une intrigue bien ficelée (malheureusement) si crédible mais quelque fois surjouée.
Un livre écrit par un homme dans un style typiquement masculin : les morts pleuvent, les allusions sexuelles crues sont légions... Les personnages sont atypiques, certains de passage d'autres bien travaillés mais étrangers (difficile de se projeter ou de s'attacher).
Un style d'écriture qu'il faut apprivoiser, on passe d'un protagoniste à l'autre parfois brutalement. Des chapitres assez courts, chacun à la dénomination caustique (signature de l'auteur?)
N'ayant pas lu les tomes précédents, le début m'a un peu dérouté puis l'histoire m'a emportée ... jusqu'à se fracasser à 100 pages de la fin où l'ensemble m'a semblé too much. L’élimination gratuite de certains acteurs, la coalition programmée, la suprématie, l'omnipotence d'autres figures m'a refroidie et gênée. Une morale grinçante et pas très juste... Livre terminé mais je en suis pas tentée de replonger tout de suite...
Bonjour @aufly
Merci pour ce coup de cœur ! Il existe déjà un avis sur le forum à propos de ce livre. Je me permets donc de déplacer le votre sous celui déjà existant afin que les lecteurs puissent profiter de vos différents avis.
Merci @laureleenette et @aufly pour vos retours, Voici le mien.
Avec ce troisième volet de la série Yeruldelgger, Ian Manook nous plonge dans les malversations, la corruption et les magouilles économico politiques au plus haut degré de l’Etat. Comme avec Ian Manook, la fiction n’est jamais bien loin de la réalité, ce roman est édifiant.
Nous retrouvons Yeruldelgger, notre flic atypique, qui n’est plus flic depuis la fin de son enquête précédente ( voir « Les temps sauvages »). Il est parti s’isoler au cœur des vastes steppes mongoles pour une retraite spirituelle. Mais, comme d’habitude, rien ne se passe comme prévu, il est rattrapé par le crime et son chemin qui aurait dû être paisible, est semé de cadavres. Il est sollicité par deux femmes, tout d’abord par Tsetseg qui lui demande son aide afin de retrouver sa fille qui a disparue, ensuite par Odval dont le compagnon , un géologue français, a été assassiné puis par Ganbold , jeune garçon qui a découvert un charnier. Enfin toujours sans le vouloir, il se retrouve sur une scène de crime face à une policière très énergique.
Au travers de cette enquête Yeruldelgger fait le triste constat, sans complaisance de ce que devient sa chère Mongolie post soviétique. Son pays est vendu aux plus offrants par des politiciens véreux et avides d’argent , qui, par une politique bien huilée poussent les nomades à vider les steppes , vendues aux puissances étrangères et à venir s’entasser à la périphérie misérable des villes. Les ressources du pays sont exploitées par des concessions minières étrangères qui font main basse sur 95 % des terres. Les nomades, pour survivre se transforment en orpailleurs sur les terres éventrées à la recherche de l’or mais aussi du mercure qui les empoissonne à petit feu.
C’est involontairement que Yeruldelgger est témoin du pillage des ressources de son pays et des exactions des dirigeants des compagnies minières, couvertes par le pouvoir en place et qu’il se retrouve mêlé à la révolte des nomades.
Ce polar nous emmène de la Mongolie aux Etats Unis , au Canada et en Australie où des agents mongols agissent afin de révéler et de déstabiliser le consortium international qui fait main basse en toute impunité sur les ressources du sol mongole.
Comme toujours avec Ian Manook, l’intrigue est bien ficelée. Les enquêteurs Bekter , flic mongole aux Affaires spéciales et Zarzavadjian , espion à des services français, reprennent du service dans cet opus qui se prolonge avec une équipe américaine et australienne également sur une partie de l’enquête. Au fil des chapitres nous voyons les découvertes de chaque équipe dont le point commun est l’exploitation de la Mongolie. L’humour également au rendez-vous apporte à l’intrigue une touche bien dosée de légèreté.