"Onysos le furieux", suivi de "Le tigre bleu de l'Euphrate", de Laurent Gaudé

‎21-05-2021 15:28

"Onysos le furieux", suivi de "Le tigre bleu de l'Euphrate", de Laurent Gaudé

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Découvrir ou redécouvrir la plume de Laurent Gaudé en puisant aux origines, et notamment dans son premier texte, « Onysos le furieux », suivi ici par « Le Tigre bleu de l’Euphrate ». Deux monologues de théâtre qui entrent merveilleusement en écho l’un avec l’autre. Le premier est déclamé par un vieil homme qui se dit immortel et d’origine divine, incarnation de Dionysos sentant la verdeur rejaillir en lui. Le second est proclamé par Alexandre le Grand, aux portes du tombeau dans la jeunesse de ses trente-trois ans, congédiant ceux qui guettent son trépas et s’adressant en personne à Hadès pour lui raconter comment il a vécu.

 

Onysos est né à Tepe Sarab sur les monts Zagros, vite démembré, dévoré, puis à nouveau né, empli cette fois d’une force et d’une fureur capables d’ébranler le monde. Il a le pouvoir de faire jaillir le végétal et de magnétiser les femmes, d’en faire des furies prêtes à baiser et à tuer pour lui. Et c’est ici, dans une galerie de métro de New York, qu’il va narrer son destin à un camarade de passage, lui dire comment il a conquis Babylone, visité le domaine des morts, baigné dans le sang et le [modéré] (f.o.u.t.r.e) sur les rivages du Nil, trouvé l’amour dans les bras de la belle Séléna, et joué la tragédie de la chute de Troie. La verve d’Onysos est pleine de stupre et de sauvagerie, engrossée par une colère divine prête à s’abattre sur les Hommes tout comme à les chérir. Onysos est tout à la fois bête sauvage, homme et femme, dieu vengeur et guerrier conquérant, amant redoutable et conteur infatigable. Il traverse les millénaires avec ses souvenirs pour seul manteau, retrouvant jouvence en déclamant ses maux.

 

« Onysos le furieux » a été mis en scène en 2000, 2005, et 2007. C’est un monologue théâtral précurseur d’un talent qui obtiendra la consécration en 2004 avec le Prix Goncourt attribué à l’auteur pour « Le Soleil des Scorta ».

 

Dans "Le tigre bleu de l'Euphrate", Alexandre le Grand raconte sa faim, sa soif et son désir, ces choses qui ont animé son destin grandiose et dont il se meurt aujourd’hui. Son dernier ennemi est devant lui et il lui parle comme à un vieil ami qui s’apprête à le recevoir en sa demeure. Alexandre lui raconte sa naissance, son enfance impatiente, son inextinguible ambition de conquête. Il lui décrit la prise de la cité d’Issos, le roi Darius en fuite, le siège de Tyr face à la puissante flotte phénicienne, la fondation d’Alexandrie, et puis cette faim encore, qui toujours l’embrase. Jusqu’à cette rencontre avec le tigre bleu de l’Euphrate, signe annonciateur qu’il doit poursuivre ses conquêtes toujours plus à l’est, car son destin est là-bas. S’ensuivra la terrible bataille de Gaugamèles ouvrant le chemin jusqu’à Babylone… Les conquêtes d’Alexandre le Grand n’auront-elles aucune limite ?

 

« Le Tigre bleu de l’Euphrate » a été mis en scène en 2005, 2007, 2010 et 2018. Texte de jeunesse écrit peu de temps après « Onysos le furieux », dont il est un peu frère, il s’empare de la matière historique pour en faire une tragédie antique pleine de violence et de mélancolie.

 

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