Les mots jetés sur papier recèlent parfois une force qui peut tout remettre en question ...
Gwenaële Robert signe un premier roman tout en retenue, empreint de douceur. L'écriture, soignée, nous transporte dans un environnement ordinaire calfeutré qui place le Verbe et le Mot à la première place. Car l'amour des mots est le sentiment premier qui se dégage de cette écriture si soyeuse. L'auteure renoue avec la délicatesse des lettres ; elle en fait l'axe principal de son récit. Mais attention, il ne s'agit aucunement d'ouvrir un roman epistolaire. Gwenaële Robert nous livre seulement des extraits d'une correspondance et non une suite de lettres : nous restons ainsi dans une narration romancée.
Elle met en mouvance trois personnages aux caractères bien différents. L'intrigue commence lorsque la professeure de sport prend le challenge de coucher avec le romancier. Mais pour cela, il lui faut l'aide littéraire de sa collègue, enseignante en français, qui doit lui rédiger des lettres, unique passerelle pour atteindre son objectif. La figure première de l'histoire sera l'enseignante en littérature. Une héroine touchante, simple et effacée qui nous attendrit par sa manière d'être, nous donne envie de la protéger. En effet, l'auteure dresse le portrait d'une femme docile, mariée et heureuse, vivant dans la simplicité des jours. Cependant, les mots vont bousculer ce carcan car la correspondance établie la pousse au questionnement. La correspondance devient un sursaut qui ébranle la monotonie de son quotidien. La naissance d'un sentiment amoureux semble poindre, ainsi qu'une jalousie vis à vis de sa collègue pour laquelle elle écrit.
De simples lettres peuvent-elles tout faire voler en éclat ?
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