Vous êtes-vous déjà demandé comment lancer une nouvelle collection éditoriale ? Spécialisée dans les romans feel-good qui plus est ? Virginie Fuertes nous dévoile les coulisses du lancement de la collection Instants suspendus aux Éditions Archipel. Découvrez sans plus attendre comment travailler en équipe pour construire une identité éditoriale forte et optimiste.
Je m’appelle Virginie Fuertes, je suis directrice de collection aux éditions de l’Archipel. J’ai suivi des études de Lettres Modernes à la Sorbonne et me suis ensuite dirigée vers le milieu de l’édition. Après deux stages, je suis devenue assistante éditoriale puis éditrice non-fiction dans différentes maisons (éditions Privé, Michel Lafon et Larousse) avant de rejoindre les éditions de l’Archipel pour créer une collection de romans que j’ai intitulé « Instants suspendus ».
J’ai intégré les éditions de l’Archipel pour y développer une collection de romans grand public en s’ancrant dans le segment du feel good. J’ai donc eu la chance d’avoir carte blanche pour définir l’axe éditorial mais aussi l’image et les valeurs dans lesquelles s’inscriraient chaque livre. Une aventure galvanisante ! Avec ma graphiste, Camille Gautron, nous avons souhaité créer une image forte et distinctive mais assez ouverte pour que chaque auteur puisse y trouver son unicité. En termes de choix éditorial, il en a été de même : avoir une unité tout en étant permettant l’individualité. Il y avait beaucoup de challenges pour s’imposer et trouver notre place au milieu d’une production forte. Le point essentiel était donc d’apporter une proposition différente de celle déjà existante.
Le lancement d’une collection est un travail commun avec une équipe. Je travaille essentiellement avec mon directeur commercial, Damien Naddeo, avec lequel nous avons souhaité enrichir le catalogue de la maison. La volonté de cette collection est donc d’ouvrir la production de la maison d’édition et de rajeunir le lectorat.
Quant aux valeurs portées, elles sont celles des ouvrages qui se réunissent autour des notions de bienveillance et d’optimisme. L’idée est de nous évader de nos quotidiens mais aussi de nous faire réfléchir sur nos chemins de vie, prendre du recul sur les aléas de nos existences. Ainsi l’humour et la légèreté ont également une place importante.
C’est étonnamment une exception car il n’existe pas de collection dédiée autre qu’Instants suspendus. Beaucoup d’éditeurs présentent des auteurs sur le style feel good mais n’ont pas spécialement la structure cocon d’une collection.
L’intérêt d’une collection est de créer une identification forte, plus formelle, avec un marquage graphique qui permet aux lecteurs de s’y retrouver. S’ils aiment l’un de nos livres, ils peuvent ainsi se tourner vers d’autres plus facilement. À nous d’instaurer ce postulat de confiance.
Là aussi les idées reçues sont tenaces, on peut avoir l’impression qu’il y a des codes sur le genre du feel good mais scientifiquement, les chercheurs n’ont posé aucune définition. Ce qui laisse beaucoup de place aux interprétations personnelles et au glissement des sous-genre. Pour preuve, avec l’une de mes auteures, Dorothée Catoune, nous allons participer à un colloque organisé par La Sorbonne dédié au feel good. Nous aurons la chance de poser notre expertise et nos réflexions lors d’une table ronde. L’un des enjeux sera justement l’esquisse d’une définition.
Donc pour répondre à cette question, je pense que l’élément essentiel est le prisme du traitement d’un sujet de vie qui doit susciter des émotions avec des valeurs altruistes et d’espoir.
Nous avons pris le parti de l’illustration car elle nous permet une plus grande marge de créativité, ainsi qu’une part de rêve. Cela laisse la place à l’imagination du lecteur, les contours sont plus flous et il a donc une grande part laissée à l’incarnation.
Plus que le choix de l’illustration, nous avons voulu de beaux objets. Chaque livre a une fabrication soignée avec des rabats et une impression recto-verso de la couverture, encore une fois avec la volonté de plonger, dès le début, les lecteurs dans un univers qu’ils peuvent rapidement s’approprier.
Nous avons d’ailleurs reçu une belle réception de nos couvertures et certaines d’entre elles ont déjà marqué les esprits, notamment le premier titre de la collection : Si la vie te donne des citrons, fais-en une tarte meringuée.
Si la vie te donne des citrons fais-en une tarte meringuée de Charlotte Léman
Résumé : Dans la vie, Clémence a tout pour être heureuse : un mari qui réussit, un fils adorable de 17 ans et un travail d'assistante dont elle connaît tous les rouages. Un si bel équilibre vaut bien quelques concessions. Alors, avec le temps, Clémence a appris à arrondir les angles.
Son petit monde s'effondre le jour où son mari la quitte pour une femme plus jeune. Cerise sur le clafoutis, il lui annonce qu'il reste dans leur appartement tant que celui-ci ne sera pas vendu !
Clémence va devoir choisir : désespérer ou reprendre sa vie en main. Cette épreuve pourrait bien être l'occasion d'une revanche...
Disponible en version numérique également
À mon sens, un éditeur est avant tout un lecteur. Pour une première lecture, je me repose sur mon intuition de lectrice et sur les sentiments qui en découlent. J’analyse ensuite mes ressentis pour définir si un livre peut trouver sa place et s’épanouir dans la collection.
Les premières autrices sont venues de l’autoédition. J’ai un procédé de travail très proactif, certainement un héritage de mes années en non-fiction. J’aime chercher par moi-même et l’autoédtion permet de recueillir un grand nombre d’informations sur un texte (l’intention de l’auteur au travers d’une couverture et d’une quatrième, les premiers retours de lecteurs, les points fort ou les faiblesses qui ont été le plus remarqués, des premiers marqueurs de vente).
Tous les livres de ma collection ! Je les aime tous pour différentes raisons et ils m’ont tous aidé à garder le sourire et ma confiance en la vie.
Sinon, je travaille également sur le lancement de primo-romanciers qui explorent une littérature plus sombre, avec des héros et des histoires qui soulèvent les failles sociales et humaines (pour que je ne sois pas de bonne humeur tout le temps).
Lorsque j’ai un peu de temps pour mes lectures personnelles, je suis une lectrice d’auteurs disparus (français comme étrangers). J’ai toujours l’impression d’avoir des manques dans ma culture générale des auteurs classiques (je suis bien consciente que cette volonté est utopique).
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