Ce récit atypique nous plonge dans le Japon féodal, à la charnière des XVIe et XVIIe siècles, une époque soumise à de perpétuelles luttes entre clans rivaux. Monsieur Rikyū est sans conteste le plus illustre Grand Maître de thé de son temps. Il fut aussi la principale figure du développement de la cérémonie du thé au Japon. Il parfait l’art de préparer et de servir le thé « simple et sain » au service de l’homme le plus puissant du pays, le Taïkō Hideyoshi. Sen no Rikyū a réellement existé, tout comme Hideyoshi qui fut l’un des trois unificateurs du Japon de la période Sengoku. Toute l’intrigue du roman vise à comprendre les raisons de la mort de Rikyū, qui reçut l’ordre du Taïko Hideyoshi de se faire seppuku, autrement dit le suicide rituel (hara-kiri en langue orale).
C’est à partir de ce contexte historique que l’auteur construit la trame de son récit, prenant la forme d’un journal fictif qui aurait été rédigé par Honkakubō, « homme de thé » et ancien élève de Rikyū. Ces « Cahiers posthumes du moine Honkakubō » retracent ainsi trente ans d’enquête et de réflexion visant à faire la lumière sur la disgrâce de Monsieur Rikyū. N’imaginez nul rythme haletant ni enquête trépidante dans ce roman. Sur la base de ses souvenirs, d’échanges réels ou de conversations imaginaires avec des hommes de thé ayant connu Rikyū, Honkakubō élabore diverses théories sur la mort de son ancien maître. Cette enquête prend la forme d’une véritable quête initiatique qui permet d’explorer la nature profonde de l’art du thé. À une époque où cet art était élevé au niveau de rituel majeur pour la vie sociale, politique ou guerrière, où toutes les étapes de la cérémonie du thé étaient codifiées et archivées sous la forme de comptes rendus, où les ustensiles les plus précieux recevaient même des noms, on peut imaginer jusqu’à quelle extrémité les plus grands maîtres de thé ont consenti à aller pour donner un sens à leur art et à leur vie.
« Le néant n’anéantit rien ; c’est la mort qui abolit tout. »
@dvall Il me semble en avoir déjà parlé mais il faut absolument que tu voies le film "Dans un jardin qu'on dirait éternel".
https://www.youtube.com/watch?v=0zR8xbERuzg
En effet, @MAPATOU, il me faut absolument voir ce film. Je l’ai cherché en vain sur Internet. Sauriez-vous par hasard où je peux le trouver ? Il me reste encore la piste de la médiathèque, sait-on jamais…
J’espère trouver mon bonheur dans la mienne alors ! Merci @MAPATOU