Maria Larrea
Lorsque le récit commence, nous sommes à Bilbao, au coeur du pays basque espagnol, alors que vient au monde une petite fille rapidement confiée à un orphelinat. Victoria reviendra cependant plus tard dans sa famille, pour y vivre l’enfer.
Julian est le fils d’une prostituée obèse et sera confié aux jésuites. Ces deux enfants venus au monde pour en être rejetés, la narratrice nous l’apprend dans les premières pages, sont ses parents.
Viendra le récit de l’enfance, à Paris, alors que la famille loge dans un appartement de fortune dans les locaux du théâtre de la Michodière. L’alcoolisme du père, les angoisses de la mère constituent la toile de fond de ce décor de pacotille, rehaussé de la difficulté de masquer ses origines. L’intégration se fait cependant, et le hasard tend la main à Maria, qui réalise un pari tenté sur un signe du destin, entrer à la Femis.
C’est bien plus tard qu’une séance de tarot vient remettre en cause tout ce qui a construit la jeune femme…
Cette autobiographie est remarquable par la complexité du parcours familial, certes, mais aussi par le ton et l’écriture, qui ne laisse pas de répit. Dès les premières lignes, on se passionne pour ces destins misérables mais marqués par une volonté de s’en sortir, avec plus ou moins de succès. C’est vivant, dynamique, passionnant.
Une vrai réussite que ce premier roman écrit avec une énergie communicative.
224 pages Grasset 17 Août 2022
Citations
Le poulpe crachait encore une bave mousseuse sur les rochers quand Dolores s’en saisit.
Elle n'avait pas peur, elle le tentait fermement à la jointure de la tête et des tentacules. Il devait bien mesurer 1 mètre sur toute sa longueur. Doucement, le céphalopode enroulait l’un de ses huit appendices visqueux sur le bras de Dolores. Pas un soupçon d'effroi ou de dégoût devant les embrassades de l’animal.
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La bâtisse pour seule coquetterie une cour intérieure où séchait le linge et où se trouver l’autel des dignes maîtresses de maison de la région : un lavoir en pierre dans lequel Dolores battait le linge, le poulpe et son fils.
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A l’inverse des plantes et des fruits, nous, humains, pourrissons dans l’invisible. Cancers, tumeurs, crises cardiaques, AVC, tout se meurt de l’intérieur, parce que l’homme est malhonnête.
Maria Larrea est née à Bilbao en 1979. Elle grandit à Paris où elle suit des études de cinéma à La Fémis. Elle est réalisatrice et scénariste.
Espagne, l'Europe est en guerre, en 1943 deux femmes vont donné naissances, une prostituée qui accouche d'un garçon qui sera abandonné chez les Jésuites puis celle d'une autre femme qui abandonnera sa fille Victoria dans un couvent.
Victoria et Julian sont les parents de l'autrice qui est la narratrice de sa propre histoire familiale.
Premier roman de l'autrice qui met en scène ses souvenirs et celui de ses parents. Avec sa plume elle réécrit la trajectoire de sa vie à la fois douloureuse, rocambolesque, mais aussi tendre et intime. Elle y traite aussi les ramification de l'exil. Une lecture agréable, rapide, une histoire d'abandon comme bien souvent durant cette période mais l'autrice nous montre les liens de l'existences. Ma note 4/5 un coup de coeur à retrouver sur cultura.com
Merci à l'équipe de cultura ( @LeaCultura , @maelle-cultura et @justelire ) et les éditions Grasset de nous avoir offert la possibilté de découvrir ce roman avant sa sortie.
@Kittiwake @spitfire89 je viens tout juste de le commencer, je reviendrai vous lire plus tard, mais je ne vois que des coups de coeur sur ce roman, et je peux déjà dire après 40 pages lus que ce roman est extrêmement bons ! Hâte de lire la suite
Merci pour vos avis @Kittiwake @spitfire89 @Lex_libris C'est un des romans de la rentrée que j'ai très envie de lire.
Merci pour cette chronique @indiennimes
@Kittiwake a déjà posté un ais sur ce roman et je pense qu'il serait mieux de les regrouper pour échanger les points de vue.
Personnellement il est dans ma liste d'achats à venir.
Lors d'une séance avec une tarologue, Maria Larrea qui a 27 ans voit sa vie basculer. "Ton père n'est probablement pas ton père, ta mère cache un secret sur ta naissance, il faut que tu lui parles rapidement". La jeune femme découvre alors qu'effectivement elle a bien été adopté.
Maria Larrea va alors tout faire pour découvrir tout ce qu'on lui a caché pendant 27 ans, et tout cette histoire incroyable voit naitre "les gens de Bilbao naissent où ils veulent". Tout commence dans l'Espagne de Franco, puis le récit de l'enfance de Maria en France, à Paris, entre une mère femme de ménage et un père, jardin de théâtre mais aussi pratiquement alcoolique et cogneur.
Maria raconte son adolescence, où elle va s'essayer a tout ce qu'on lui propose : fumer, boire, se défoncer. Cependant, elle n'oublie pas son rêve : faire du cinéma. Une histoire de vie entrecoupée des recherches sur sa naissance, elle veut comprendre, enquêter, pour comprendre qui elle est vraiment.
Un premier roman complètement dingue, une très grande réussite, que ce soit pour l'histoire qui passionne dès les premières lignes, on s'agrippe aux différents personnages mais surtout dus à cette plume vivante, dynamique, remarquable, aux mots remplis d'énergie.
Une autofiction menait à merveille où les thèmes à travers cette histoire familiale et secrète sont abordés avec subtilités et grâce : Maria évoque l'adoption, la stérilité, l'abandon, le trafic d'enfant sous Franco...
Un premier roman tout aussi beau que sincère. Maria Larrea a trouvé sa voix, un véritable talent pour raconter des histoires !
@Lex_libris J'ai hâte de pouvoir le lire.
Bonjour,
Merci pour ce conseil.J ai fini il n y a pas longtemps "Une dernière danse " de Victoria HISLOP dont l histoire se passait sous la dictature de Franco.
" Les gens de Bilbao naissent où ils veulent " me tente bien. Déjà, rien que le titre....
Merci pour cet avis @Lex_libris, je me suis permise de le déplacer sous le post de @Kittiwake pour que vous puissiez échanger sur vos ressentis ! C'est une lecture qui a du succès apparemment