Olivier Weber est écrivain mais pas seulement : universitaire, diplomate, grand reporter, il a parcouru le monde, connu la prison et combat aujourd’hui, dans le cadre de sa mission d’ambassadeur itinérant, la traite des êtres humains. La barbarie de notre époque, il la connaît donc bien.
Dans
Le barbaresque, ce sont les barbares d’une autre époque qu’il fait revivre.
Le roman ancré dans une réalité historique se déroule en 1575. Le héros, Miguel de Cervantès (un autre écrivain voyageur), exilé de son Espagne natale à la suite d’un duel qui a mal tourné se retrouve engagé dans l’armée de l’empereur d’Autriche dans la guerre contre les Turcs. De retour vers l’Espagne après avoir réchappé de justesse de la sanglante bataille de Lépante qui a vu la défaite des Turcs, il est capturé avec son frère Rodrigo, par les pirates d’Alger.
Alors qu’il s’attend à être réduit en esclavage, voire tué, son statu de héros de guerre lui permet de bénéficier d’une détention allégée qui lui laisse le loisir de parcourir la ville et ses environs.
Très vite, Miguel et son frère Rodrigo découvrent la ville d’Alger : cosmopolite, grouillante, lumineuse, riche et dangereuse, très dangereuse pour un homme qui a beaucoup d’ennemis.
Certes, la ville vie de rapines et de piraterie mais les captifs chrétien, les commerçants juifs, les pirates eux-mêmes entretiennent une économie florissante : commerce de matière premières, d’or, d’argent, de pierres précieuses, de produits agricoles. L’activité économique florissante est servie par les allers-retours des moines qui viennent d’Espagne racheter les captifs.
L’émerveillement que provoque la ville vient atténuer la douleur de la captivité.
Et puis à Alger, Miguel trouve autre chose : l’amour.
Le barbaresque à donc tout du roman épique : l’aventure, les duels, l’esprit chevaleresque, la passion. C’est du plaisir d’un bout à l’autre. On commence le livre et on ne le lâche plus jusqu’à la dernière page. On en sort tout chaviré et pas seulement à cause des bateaux. On a changé d’époque, de rivage, de monde. C’est tout le pouvoir des excellents romans.
Le Barbaresque – Olivier Weber – Flammarion - 20€